top of page
Photo du rédacteuroperaduroyaume

EN COULISSE AVEC MISHAEL EUSEBIO

Dernière mise à jour : 16 oct.

Mishael Eusebio

Le ténor philippino-canadien Mishael Eusebio est diplômé de la JuilliardSchool of Music, du College-Conservatory of Music de l’Université deCincinnati, et L’Atelier Lyrique de l'Opéra de Montréal.


Dans Pygmalion : Rameau dans la rue, Mishael incarnera le rôle-titre. Nous lui avons posé quelques questions sur sa vie et sa carrière.


Si vous appréciez cette entrevue, abonnez-vous pour ne pas rater la prochaine.


Comment es-tu devenu chanteur d’opéra ?


Comme beaucoup de chanteurs lyriques de ma génération, j’ai découvert l'opéra grâce à YouTube à l'âge de 9 ans. L'algorithme m'a proposé une vidéo de Pavarotti chantant La Donna È Mobile, et presque instantanément je suis tombé amoureux de la musique. J'ai demandé à mon père d'acheter un PVR pour pouvoir enregistrer tous les opéras diffusés sur PBS (à l'époque, les services de streaming n'existaient pas).


Je suis allé à une école secondaire d'arts du spectacle, qui m'a présenté un professeur de chant qui reste aujourd’hui encore l'une de mes plus grandes mentors. Grâce à son soutien et à celui de toute la communauté scolaire, j'ai été admis à Juilliard School de New York pour mes études d’opéra.


Mishael Eusebio avec le pianiste Christopher Gaudreault
Mishael Eusebio à l'Atelier Lyrique de l'Opéra de Montréal avec le pianiste Christopher Gaudreault

Dans quelle mesure est-il important que des compagnies d'opéra repoussent les limites ?


L'opéra était autrefois une nouvelle forme d'art où tout était encore frais et nouveau. Au fil des siècles, cependant, il semble que plus nous avons adopté de conventions en cours de route, plus nous nous sommes enfoncés dans l'ornière. L'opéra n'a pas commencé dans de grandioses théâtres proscénium avec un orchestre, et il n'y avait même pas de conventions pour savoir quand applaudir. L'opéra se déroulait auparavant dans de petits espaces intimes, avec peu d'instruments et plein d'idées sur ce qu'il pourrait être.


Comme un homme de 45 ans qui traverse une crise de la quarantaine, je pense que l'opéra doit se regarder longuement dans le miroir pour trouver ce jeune de 20 ans qui lui dit "Qu'est-ce qui t'est arrivé ?”.


Que ressens-tu à l'idée de travailler sur une œuvre du 18ème siècle ?


Je ne fais pas beaucoup de musique ancienne, c'est donc un peu un défi ! J'essaie de me spécialiser plus dans l'opéra contemporain, ce qui est plus intuitif pour moi, mais dans une certaine mesure, le projet que nous créons (Pygmalion : Rameau dans la rue) dans son ensemble est contemporain, c'est juste que la musique ne l’est pas !


Misheal Eusebio

Devrions-nous « annuler » les opéras du passé dont les valeurs actuelles ne semblent pas correspondre à notre époque ?


Selon moi, une question comme celle-ci conduit souvent à une réponse générale, et je pense qu'il faut laisser une place à la nuance, car cela dépend vraiment du cas par cas. Souvent, le fait de remonter une pièce ancienne dans le contexte du 21e siècle nous rappelle à quel point nous avons progressé en tant que société, ou à quel point nous n'avons pas changé.


Tant que l'équipe qui retravaille la pièce la traite avec le plus grand respect et en tenant compte de ce que nous valorisons aujourd'hui, et qu'elle ne minimise pas ses aspects controversés, je pense qu'il s'agit d'un travail fructueux.


Comment trouves-tu de chanter l'opéra en français ?


Je parle couramment le français comme troisième langue et j'ai donc souvent l'impression d'apprendre quelque chose de nouveau chaque jour, et c'est encore plus vrai pour l'opéra français. C'est génial parce qu'on en apprend plus sur les nuances poétiques de la langue et sur l'imagerie de moments que l'on n'entend pas souvent en anglais.


Misheal Eusebio
Crédit : Marianne Charland

As-tu des intérêts ou des passe-temps en dehors de la musique ?


Je fais de mon mieux pour avoir de nombreux d'intérêts, car il peut être très facile de rester dans le domaine de l'opéra et de ne pas avoir d'autres passe-temps. Je dirais que les passe-temps intéressants font les artistes intéressants. J'ai tâté la photographie, le skateboard, la peinture, l'écriture, l'étude de langues comme l'allemand, l'italien et l’ourdou.


Pygmalion : Rameau dans la rue sera presenté six fois dans la fin de semaine 29-30 juin 2024.


Les spectacles auront lieu dans cinq espaces publics différents dans la région du Saguenay-Lac-St-Jean.


Samedi 29 juin


11h30 Place du Royaume

14h00 Place du Royaume

17h00 L’Agora de La Baie


Dimanche 30 juin


11h00 Place du Citoyen

14h30 Le Centre Jonquière (Galeries Jonquière)

17h30 Terrasses des Cascades, Alma



Posts récents

Voir tout

Comentários


bottom of page